Stars, films, glamour et polémiques... La Croisette accueille la 76ᵉ édition du Festival de Cannes du 16 au 27 mai.Tous les jours, notre envoyé spécial vous résume les temps forts de la quinzaine préférée des cinéphiles.Ce mercredi, Léa Drucker a choqué dans "L'Été dernier" tandis que Quentin Tarantino est venu faire le show à la Quinzaine.
Ce 76ème Festival de Cannes est bientôt terminé et les jeux sont plus que jamais ouverts à moins de 48 heures du palmarès. Ce jeudi soir, il y avait encore du beau monde pour assister à la projection officielle de L'Été dernier, le nouveau film de Catherine Breillat avec Léa Drucker dans le rôle d'une belle-mère incestueuse. Un moment émouvant puisque la réalisatrice de 74 ans, victime d'une hémorragie cérébrale en 2005, a monté les marches à l'aide d'une canne et de son producteur Saïd Ben Saïd pour présenter, sans doute, l'un des films les plus controversés de la sélection. Et une performance d'actrice qui n'a pas fini de faire parler...
Le prix d'interprétation pour Léa Drucker ?
La comédienne française livre sans doute la performance la plus troublante de sa carrière dans L’Été dernier de Catherine Breillat, le dernier film français en lice pour la Palme d’or. Avocate spécialisée dans la défense des mineurs victimes d’abus sexuels, Anne élève ses deux filles adoptives avec Pierre (Olivier Rabourdin), son homme d’affaires de mari. L’irruption de Théo (Samuel Kircher), son beau-fils de 17 ans, va tout bouleverser.
L’attirance, le plaisir, le déni, la culpabilité et la rage aussi… Léa Drucker incarne toutes les nuances de cette femme au bord du gouffre avec la même intensité. Un prix d’interprétation saluerait la formidable prise de risque de l’une des meilleures comédiennes françaises du moment. Même si le film divise déjà la Croisette comme on vous l'explique ici !
La playlist idéale de Wim Wenders
Ce jeudi on a également découvert Perfect Days de Wim Wenders, le cinéaste le plus occupé du festival puisqu’il y a présenté un docu en 3D sur Anselm Kiefer et figure dans Chambre 1999 de Lubna Playoust, consacré à l’avenir du Septième art. Pour son retour à la fiction, l’auteur Palme d’or de Paris, Texas suit le quotidien de Hirayama, un homme d’âge mur qui nettoie les toilettes publiques de Tokyo. Dans son temps libre, il contemple la nature, lit des romans et écoute de la musique.
Dans sa playlist ? Otis Redding, Patti Smith, Nina Simone et bien sûr Lou Reed dont le cultissime "Perfect Day" a inspiré le titre du film. La nuit, il est hanté par les souvenirs de sa vie passée que le cinéaste allemand ne fera qu’effleurer, à la faveur de ses retrouvailles avec une nièce fugueuse. Héros de L’Anguille de Shohei Imamura, Palme d’or ex-aequo en 1993, Koji Yashuko signe un retour touchant à l’écran. Mais cette ballade mélancolique aurait duré 30 minutes de moins, on n’aurait pas perdu grand-chose. La fin de festival, sans doute…
Tarantino fait le show à la Quinzaine
Le réalisateur culte de Pulp Fiction, Palme d’or en 1994, était l’invité d’honneur de la Quinzaine des Cinéastes, section parallèle qui a fait le plein puisque quelque 200 spectateurs ont été refoulés de la salle qui l’accueillait. Toujours passionné, QT a évoqué sa cinéphilie légendaire cinéma. Et il a fait projeter un "film surprise" en 35 mm, Légitime Violence de John Flynn sorti en 1977, une pépite à laquelle il voue une admiration sans bornes.
Avec beaucoup d'humour, Quentin Tarantino revient sur son rapport très particulier avec un film de son enfance : Opération Dragon, porté par Bruce Lee... mais surtout sur le point de départ de sa cinéphilie ! 😮 #Cannes2023 pic.twitter.com/ACmAdJEUMM — We Love Cinema (@welovecinemafr) May 25, 2023
Le look du jour
On le doit à la chanteuse Yseult, sans doute l'une des stars qui ose les tenues les plus recherchées depuis le début du festival. Robe rouge et perruque hollywoodienne la semaine dernière, elle était sur les marches ce mercredi dans une robe longue argentée couverte de paillettes, les cheveux courts la rendant presque méconnaissable. Jugez plutôt...
Coming soon in Cannes...
La compétition s'achève ce vendredi avec les deux derniers films sur les 21 présentés cette année. La Chimera de l'Italienne Alice Rohrwacher, Grand Prix en 2014 avec Les Merveilles et prix du scénario en 2018 avec Heureux comme Lazzaro. Et puis enfin The Old Oak du Britannique de Ken Loach. En cas de troisième sacre après Le Vent se lève en 2006 et Moi, Daniel Blake en 2016, il deviendrait le seul détenteur de trois Palmes d'or.